Nouvelle année, nouvelle armée, c’est le mot d’ordre de Games Workshop depuis le début de cette année. Entre les nouveaux codex, les suppléments de campagne et la collection Hachette, la boutique a de plus en plus de débutants ou de personnes qui recommencent le hobby. Donc on s’est dit que faire un article sur comment commencer une armée serait une bonne idée. Et vu que les sœurs de batailles sont juste sorties, qu’elles sont magnifiques, pourquoi ne pas se servir de l’armée comme exemple?
Premiers aperçus et premières lectures:
Quelques notions importantes sont à prendre en compte quand vous commencez une armée. La première, et probablement la plus importante, est de se rappeler que l’on va passer du temps avec les figurines qui la composent. La peinture prend du temps et ce sont leurs histoires que le jeu va raconter. Il faut donc bien s’assurer que le visuel de l’armée est celui qui nous plait mais aussi que ça façon de le jouer nous correspond aussi.
Pour le visuel, ne cherchez pas trop à l’expliquer. Soit l’imagerie et la figurine nous plait, soit elle nous plait moins. Les critères sont trop fluctuants d’une personne à l’autre, certains aiment les courbes, d’autres les angles… Argumentez là-dessus est probablement vain. Néanmoins, certaines figurines sont plus importantes que d’autres dans une armée. Vouloir jouer Ork sans aimer la figurine des Boyz ou Tau sans aimer le Guerrier de feu va rendre plus difficile la création d’une armée. Si c’est un véhicule particulier, un personnage unique, c’est moins problématique.
Pour parler des Soeurs de bataille, apprécier ne serait-ce qu’un minimum la figurine de Sœur est une obligation. Les raisons se retrouvent dans la lecture du codex cette fois: c’est le seul choix de troupe de l’armée et elle est très peu chère en point d’armée. Donc non seulement elle est indispensable car elle constitue la seule façon de pouvoir créer une armée, mais en plus il la faut en nombre. Pour un bataillon classique (une armée a 1500 pts), il faut 15 soeurs minimum, 10 seulement pour une patrouille (armée à 1000pts).
Que ce soit donc à cause des multiples photos ou des règles, il est indispensable d’avoir le codex de l’armée (que ce soit en papier ou en informatique) et de l’avoir un peu étudier…
Etudier un codex:
Comment lire un codex? Il y a plein de données, plein d’éléments épars à rassembler, c’est parfois un peu difficile de s’y retrouver.
Une chose à faire pour commencer: bien associer les figurines a leurs règles. Une règle est un bonus écrit sur le papier mais la figurine est sur la table. Est-elle de grande taille, de petite taille? Passe-t-elle entre les décors, qui bloquent sa ligne de vue? Ce sont des questions qu’on a tendance à oublier un peu facilement.
Ensuite, il faut déterminer qu’elles sont les “Taxes” de l’armée. Les taxes sont des choix obligés qui appartiennent à la construction intrinsèque de son groupe de combat. Par exemple, un bataillon demande 2 QG et 3 troupes. En Soeurs de bataille, le bataillon le plus efficace semble être La Chanoinesse, Le Missionnaire et 3 unités de soeurs. Pour 218 points environ, vous avez la base d’un bataillon pas trop cher, voir même pas cher du tout, assez polyvalent dans les choix qu’ils vous laissent.
Enfin, vient l’étude des règles en elle-même. 2 sortes à étudier: les règles générales qui ne s’appliquent pas à une figurine en particulier et les règles propres à un profil, à une figurine.
Qu’est ce qui justifie qu’une figurine a une caractéristique? Le background. Pour les designers du jeu, il faut que l’armée ressemble à ce que raconte son histoire. Il arrive néanmoins que cette règle soit parfois… étrange.
Apprécier le profil:
Il existe plusieurs rôles pour un profil pour 40k en fonction de leurs équipements et de leurs règles spéciales.
_Vous avez des profils de corps à corps: ils ne sont équipés que d’armes de mêlée et leurs règles les portent vers l’avant. Ce type de profil a besoin soit de téléportation, soit d’une caractéristique de mouvement très élevée pour arriver au plus vite au contact. Chez les Soeurs, les Arco flagellants en sont l’exemple parfait.
_ Vous avez des profils de tirs: il y a 2 sortes de tireurs, soit ceux qui ont une grosse cadence de tir, ie beaucoup de dés pas forcément très puissants, soit ceux qui délivrent un tir qui font beaucoup de dégâts. Le premier type va servir à éliminer la troupe adverse, les masses d’Orks, de gardes, de termagants, etc… Les lance-flammes est l’arme de ce type parfaite. Le deuxième type sert à éliminer les figurines particulièrement résistantes. Ce type peut autant avoir la capacité d’enlever une armure particulièrement solide comme de grandes quantités de points de vie. Le multifuseur est une arme anti-tank a portée courte idéale. Certaines armes sont intermédiaires, générant beaucoup de tirs et avec un peu de pénétration d’armure, devenant des armes hybrides plutôt destinées à éliminer des troupes blindés. Le canon de l’exorciste par exemple, avec ses 3D3 tirs et son 8 de force peut paraitre intéressant.
Si on étudie l’arsenal des soeurs de batailles, on peut se rendre vite compte qu’il y a un problème: il y a peu d’armes lourdes qu’il est possible de mettre en grande quantité, le lance-flammes lourd et le multi-fuseur. Le premier est plutôt anti-troupes (voir anti-élites) et le deuxième est anti-tank mais ils ont le point commun d’être de courte portée. Il va falloir donc se projeter en avant pour pouvoir avoir un impact…
De l’ordre dans l’achat:
Bon maintenant qu’on a étudié les possibilités de l’armée, que l’on sait a peu près ce qu’on veut jouer, il y a plusieurs manières de procéder.
Si votre budget est très serré, faire des tests de l’armée avec des proxi est indispensable. Le but de ses tests est de voir si le style de jeu de l’armée vous convient et de se rendre compte des avantages et défauts de celle-ci. A ce titre, je ne saurais trop vous encourager à faire une première partie juste avec les fiches techniques de vos figurines. Pas d’allégeance, pas d’artefact. Cela pour que vous puissiez bien saisir toutes les qualités et les défauts des profils que vous jouez. Dans les parties suivantes, vous pourrez ajouter les autres règles de l’armée et ainsi bien saisir les subtilités de celle-ci.
Néanmoins, je sais que la patience n’est pas le point fort du geek: les premiers achats devraient donc être les taxes de l’armée. Elles sont généralement contenues dans les Start Collecting qui sont souvent des entrées idéales. Comptez en prendre 2 pour avoir 4 troupes et 2 personnages. Ainsi vous pourrez déployer un bataillon ou 2 patrouilles. Néanmoins, il se peut que, sur le long terme, le personnage ne soit pas le plus efficace… Au vu des réductions du Start Collecting, ce n’est pas un souci et il y a parfois moyen de customiser ces personnages pour qu’ils ne soient pas perdus.
L’idée dans ce cas est d’avoir monté une première force de 500 pts minimum, 750 est l’idéal. Là, il faut jouer. Comme tout à l’heure, juste les fiches techniques pour commencer, puis avec toutes les règles.
Dans le cas des Soeurs de batailles, a moins d’avoir réussi à récupérer la boite en Edition limitée qui est un starter parfait pour commencer, vous n’avez pas d’autres choix que de prendre 2 boites de Battle Sisters squad. Vous avez là 3 choix de troupes, 2 à 5 et 1 à 10. Sans chanoinesse facile, je pense que prendre Junith Eruitha est le choix le plus efficace….
De l’art de l’équilibre:
Bon, les taxes sont achetées, peintes et on a fait quelques parties avec. Vous commencez à voir un peu mieux le fonctionnement de l’armée mais comment étendre son petit groupe de combat?
Bien entendu je n’ai pas parlé du coté figuriniste et peinture mais il faut bien entendu prendre des figurines qui vous plaisent. Vous pouvez ainsi déjà avoir une idée de ce que vous voulez jouer. Par exemple, vous aimez les Arco-flagellants. C’est une unité de corps à corps du Ministorum rattachée aux soeurs de bataille. Il vous faudra sans doute un prêtre pour les booster un peu ou un missionnaire pour débloquer le fait de pouvoir jouer une autre unité du Ministorum. Vos choix induisent d’autres choix qui vont faire grandir votre armée. Cela peut être dans son organisation comme dans l’exemple précédent mais cela peut être dans les capacités qu’elles peuvent gagner. Une unité de corps à corps n’appartiendra pas forcément au même détachement qu’une unité de tir. Ce qui veut dire des taxes en plus. Dans le cas précédent, séparer l’unité de 10 soeurs que vous avez en 2 de 5 peut vous créer un détachement de patrouille avec le missionnaire en QG. Et plus tard, il vous suffit d’investir dans une nouvelle escouade de Soeurs pour faire grandir votre patrouille en bataillon. Et petit à petit, votre armée grandit.
2 remarques sont importantes à ce moment-là: la 1ere tient à vos adversaires. Il vous faut les armes pour les contrer. Si votre adversaire joue Imperial Knight, il vous faut des armes antichars. En Sœur, ça veut dire de l’Exorciste ou du multi-fuseur sur une unité de Rétributor embarquée dans un rhino. En fait, c’est simple: vous n’avez pas trop le choix. Si votre adversaire joue du corps à corps agressif, il vous faut des réserves pour contre-attaquer et des unités résistantes sur la table. C’est ce que l’on appelle le Métagame: ce que les autres joueurs jouent.
La 2eme remarque tient dans le fait que ce que vous jouez va varier. Avec l’expérience et le temps, vous ne jouerez pas les mêmes choses, vos unités vont évoluer. Ça fait partie du jeu. Il n’est pas rare que l’on démonte des unités pour en remonter d’autres car le Métagame a changé ou l’unité a subi une clarification de règles qui ne l’avantage pas. Outre le Glanzer (un produit parfait pour décaper les figurines), il ne faut pas hésiter à remodeler son armée régulièrement pour surprendre ses adversaires. Vous avez une liste soeurs de batailles avec des Arco flagellants, donc orientée corps à corps. Si vous ajoutez un Exorciste à votre liste, vous donnez une menace de longue portée que votre adversaire devra apprendre à gérer. Ajoutez en un 2eme à la partie suivante et il va devoir encore composer différemment avec.
Dans tous les cas, il faut penser à garder un équilibre: il faut des armes contre a peu près tout, autant la troupe très nombreuse que le char très résistant. A vous de trouver ensuite les bonnes combinaisons d’unités et de capacités pour correspondre à votre style de jeu…
Conclusion:
Monter une nouvelle armée est un des éléments du hobby le plus exigeant mais aussi le plus excitant. Voir une armée grandir, évoluer, en fonction de la peinture et des choix que l’on fait est très gratifiant, allant jusqu’à créer un lien émotionnel en jeu. Notre caractère Geek et collectionneur a tendance à nous pousser à toujours vouloir acheter plus mais il faut surtout acheter intelligemment et se concentrer sur le jeu. Bon allez, je retourne à mes Soeurs de bataille, il faut que je trouve comment rentrer le Triomphe de St Katherine dans une liste moi…
Guitou