Juin est là et avec lui, c’est une nouvelle sortie fracassante de Games Workshop. Trop tôt pour de nouvelles éditions de 40k et d’Aos ? Qu’à cela ne tienne, après la fin précipité de Warhammer Underworld, il est temps de faire venir un nouveau jeu dans le giron de leurs “Core Games”: L’Hérésie d’Horus. Voici donc une seconde édition qui nous arrive et non, je ne vous ferai pas le tour habituel du background et des règles. D’autres l’ont fait (et mieux) mais ils ont oublié de se poser une question assez évidente : quel est l’avenir de ce jeu ?

Dans les épisodes précédents…
L’Hérésie d’Horus était un jeu un peu à part dans la galaxie de Games Workshop. Apparu fin 2012, il s’est essentiellement décliné sous la forme de livre de campagne, publié par Forgeworld, une des sociétés filiales de GW.
L’Histoire se passe au 30ème millénaire et raconte comment Horus, le premier Primarque de l’Empereur, a été perverti par le chaos et a trahi son père. Alors que la galaxie est quasiment sous son contrôle, l’humanité va se déchirer de l’intérieur dans des conflits qui opposeront des marines à leurs frères. Tout cela est retranscrit dans une série de livres qui ont marqué une génération de joueurs.
A l’apparition de la 8ème édition de 40k, certains irréductibles ne voulaient pas abandonner leurs gabarits, leurs dés de dispersion et ils se sont réfugiés dans cet univers pour se faire une version de 40k, appelé 30k, qui retranscriraient les conflits de l’Hérésie d’Horus. Ils ont ainsi gardé le système de règles de la 7ème édition et l’ont adapté à des batailles entre marines.
Jusque-là, vous me direz : tout va bien. Devant le succès grandissant de ce format de jeu, Forgeworld a sorti des livres de campagne pour donner des règles supplémentaires, rassembler les informations dispersées dans les romans et en profiter pour vendre quelques figurines, en particulier des différents Primarques. Encore une fois, tout cela est très logique…

Une nouvelle aube ?
J’avoue avoir été surpris quand j’ai appris que GW allait sortir une 2ème édition et qu’il allait faire un jeu “Core” de cet univers. Mais après tout, c’est dans l’air du temps. Comme nous le démontre la licence Star Wars, la nostalgie a la vie dure en ce moment. Retour aux années 70, aux années 80 (Merci Stranger things…), les reboots pullulent et il est vrai que les conflits du 30ème millénaire sont prenants.
Le but de cette 2ème édition est de repartir en arrière, de supporter une histoire que l’on connait déjà. De ce côté-là, pas de nouveautés et c’est d’ailleurs l’étendard du jeu : “Venez jouer ces conflits qui vous ont passionné !”. Il est connu que le marché américain est plus « narrativiste » que notre bon marché européen, GW répond donc à une demande somme toute assez raisonnable.
Du côté des figurines, ben pas mieux, pas de nouveautés, ce sont des marines. Cependant, attention, vous avez l’armure de telle époque ou le casque de telle légion, comme des joueurs de wargames historiques cherchant quel insigne mettre sur leurs soldats napoléoniens… Certes, vous avez des versions plastiques des vieux kits résine de Forgeworld des tanks mais rien d’original et le marine est un design qu’on connaît assez largement.
Donc pas vraiment une nouvelle aube en fait. Ah si ! Des nouveautés semblent nous venir du livre de règles. Si la base est fidèle à la 7ème édition du jeu, il y a plusieurs changements qui peuvent attirer notre attention. Une est plus importantes que les autres : Les Réactions. Très attendues, cette règle déjà vue dans AoS est ici pleinement utilisée. À chaque phase adverse, vous avez la possibilité de réagir à une action adverse. Vous pouvez le faire une seule fois, il faut donc bien réfléchir laquelle de vos unités va interrompre votre adversaire. Outre la surprise, ce mécanisme introduit une tension dans le jeu qui est vraiment intéressant. Pendant la phase de mouvement, vous pouvez vous rapprocher ou vous éloigner d’un adversaire qui finit un mouvement à 12, prenant un objectif ou rendant une charge plus difficile. C’est toute une panoplie d’actions possibles qui pour le coup vont vraiment changer la partie….

Un jeu pour vous ?
Cela étant dit, les vieux joueurs doivent avoir une petite idée de ce qui sera sur la table. 2 armées composées exclusivement de marines ou affiliés, d’environ 80 marines et quelques véhicules, vont s’affronter pour le contrôle d’objectifs et essayer de faire des missions secondaires comme Tuer le seigneur adverse ou Brisez les lignes. Comme d’habitude.
On arrive maintenant à la question fatidique : Est-ce un jeu pour moi et faut-il investir ?
De ce qu’on en a vu, le système a l’air particulièrement mature. Ce qui est heureux vu que GW le rode depuis au moins 20 ans. Il est complet avec les règles classiques de combats nocturnes, les réserves stratégiques et tout ce qu’il faut pour représenter son champs de bataille. Maintenant, vous allez passer 4h à pousser du Marines contre d’autres Marines. Si cela vous paraît un peu triste, il est intéressant de remarquer que cela simplifie grandement le jeu. Un seul profil de base pour les 3/4 des figurines de l’armée permet de faire les calculs rapidement et de ne devoir se concentrer que sur les armes ou les règles spéciales. Toutes les informations se trouvent dans 2 livres (pour l’instant) et les règles contiennent beaucoup des éléments nécessaires. Le jeu sera dans ce début d’édition nettement plus simple que ne peut l’être 40k actuellement ou même AoS. Il ne semble pas que des codex soient prévus et c’est tant mieux.
J’avoue que parmi les éléments qui m’ont convaincu d’investir personnellement, il y a le retour des gabarits. Je trouve que ceux-ci donnent plus d’interactions avec la table que le D6 de la V8/V9. Certes, cela entraîne des discussions mais c’est sur la table. J’ai l’impression que 40k et AoS se sont éloignés de la table pour parler trop de lignes de règles, de lancer de dés au nom d’une simplicité qu’aucun des deux jeux n’apportent. Je sais que L’Hérésie d’Horus n’apportera pas de simplicité ou de nouvelles manières de jouer, juste de pousser du Marines en racontant une histoire. C’est ce dans quoi j’investis.
Il reste quand même qu’il faut que vous soyez prêt à peindre 80 marines. Il existe des techniques rapides pour cela maintenant et ce n’est pas autant une sinécure qu’avant….

Un jeu pour nous ?
La question de l’avenir d’un jeu passe par son avenir en boutique. Est-ce que HH a un avenir en boutique ? La réponse d’Hobbyshop est plus compliquée qu’il n’y paraît. Nous ne soutiendrons pas le jeu autant que nous avons pu soutenir d’autres jeux de GW. Plusieurs raisons à cela :
_ Une des questions qui revient souvent chez nos habitués est “Pourquoi ce jeu ? On a déjà joué à ses règles, que du Marines bof.” Si nos joueurs ne veulent pas y jouer, nous les écouterons.
_ Les joueurs qui sont tentés par ce jeu ont déjà leurs figurines. Un Marines est un Marines et si jouer en proxi permet de ne pas avoir à dépenser 225 euros pour un jeu, Merci, mais on va acheter que le livre.
_ L’impression 3D est sur ce jeu déjà omniprésente. Ne nous voilons pas la face, les figurines qui sortent de ce nouveau “Hobby” sont de qualité suffisante pour que sur une table, on ne fasse pas de différence.
Il est important d’avoir conscience de la réalité économique d’un jeu. Le cas de HH est particulier : Les joueurs ont déjà l’habitude de se débrouiller, de se fournir ailleurs qu’en boutique. Cela ne veut pas dire que le jeu va mourir en boutique Juste que nous n’aurons pas des gros stocks sur ce jeu, nous ne le ferons pas. Cependant, nous allons proposer nos tutoriels, proposer des cours de peinture et des grosses parties thématisées régulièrement. Car un jeu n’est pas fait que des figurines qui la composent mais aussi de la peinture et du décor autour. Il est aussi fait de la confiance en un organisateur de jeu rompu à des années de parties.
Conclusion :
Ayant rassembler tous ces éléments, quel est la réponse à la question ? Le système de jeu marchera. Pas besoin de trop le tester pour le savoir, tout au plus faudra-t-il une feuille de référence pour se rappeler des quelques règles. Les figurines parlent à notre imaginaire et le background est l’étendard d’une génération de joueurs GW (dont je fais partie). Donc oui, il aura un avenir.
Mais ce n’est pas l’avenir habituel : la façon de le consommer ne sera pas la même, les achats ne seront pas les mêmes. En tant que joueur, le système D risque d’être de rigueur. En tant que boutique, c’est notre service et notre expérience dont les joueurs auront le plus besoin. Nous sommes prêts à vous accueillir, et vous ?
Prêt pour une nouvelle aventure ?
Retrouvez tous les produits disponibles en cliquant sur l’image ci dessous
